Micro-algue Ostreopsis : les bons gestes à adopter
Une micro-algue ostreopsis est très présente dans les eaux de la côte basque. Les zones les plus touchées sont Hendaye, le sud de Biarritz, Bidart, Guethary et Saint-Jean-de-Luz. Cette découverte a eu lieu en 2021. Lorsqu’elles sont très importantes, ces micro-algues produisent des toxines qui ont un impact sur la peau et la respiration. Celles-ci se présentent sous forme de matière brune gélatineuse en dépôts sur les macroalgues, sur les rochers ou en surface. Même si les derniers prélèvements démontrent que ces algues diminuent constamment, il est important de rester prudent. Pour cela, il faut connaître les gestes à adopter si l’on entre en contact avec cette micro-algue toxique.
Sommaire
Signes de contact avec les micro-algues ostreopsis
Tout comme les plages de Bretagne, les algues, et plus précisément les micro-algues, touchent les côtes basques Une personne entrée en contact avec ce type de micro-algue toxique, que ce soit par inhalation d’embruns ou baignade, peut présenter des signes grippaux ou cutanés de faible gravité. C’est l’empoisonnement par inhalation qui est le plus problématique, car il est formellement interdit de se promener aux abords de la plage, sur la terrasse ou même de se promener. C’est très important notamment pour les personnes sensibles telles que les asthmatiques.
Cela peut toucher aussi bien des professionnels, des riverains, des promeneurs que des baigneurs. Ils peuvent ressentir une nausée, une gêne respiratoire, des maux de tête, un mal de gorge ou une toux. Ils peuvent avoir la peau rouge, le nez et les yeux qui coulent, des douleurs musculaires ou des tremblements. Une exposition prolongée engendre de la fièvre et une grosse fatigue. Ces signes apparaissent au bout d’un quart d’heure ou alors environ 6 heures après l’exposition, mais disparaissent après 3 à 4 jours. La gravité des signes dépend de la durée pendant laquelle la personne a été exposée. Elle peut être régulière ou ponctuelle. De ce fait, les signes peuvent perdurer plus de 4 jours.
Que faire après avoir présenté ces signes ?
Si ces personnes ressentent un goût métallique en buvant ou présentent un de ces symptômes, il est impératif de sortir de l’eau et de quitter les abords de la plage. Il serait préférable de rincer le corps et les cheveux à l’eau douce. De même, il ne faut en aucun cas consommer les produits de la mer dans la zone : crustacés, mollusques, etc. Quant aux poissons, il est conseillé de les éviscérer même les plus petits avant de les consommer.
L’idéal serait de consulter un médecin après avoir constaté un de ces symptômes. De plus, les personnes fragiles doivent éviter la plage et ses abords. Tels sont les cas des personnes qui ont des antécédents en diabète, accident vasculaire cérébral, hypertension, maladies cardiovasculaires, allergies, bronchite chronique, asthme, ORL et problèmes pulmonaires. Si les signes s’aggravent ou persistent, il faut immédiatement consulter un médecin. Ces signes d’aggravation se présentent sous forme de tremblements prolongés, de douleurs musculaires ou de gêne respiratoire marquée (douleur respiratoire, toux, essoufflement, etc.).
Si les symptômes apparaissent dans le cadre d’une activité professionnelle, le service de santé de votre entreprise sera apte à donner le traitement adéquat.
Le contrôle des eaux du littoral basque
Découverte au mois d’août 2021, la micro-algue toxique a été surveillée de manière constante. Des prélèvements ont été réalisés tous les mois afin de tenir compte de la quantité de la micro-algue. C’est un programme financé par l’ARS, l’IFREMER, Rivages Pro Tech, l’Agence de l’eau Adour-Garonne ou l’agglomération Pays Basque. Ce programme de surveillance permet de contrôler les macroalgues. La fréquence des prélèvements dépend du nombre de cellules de micro-alque ostreopsis présentes sur les sites. Elle peut être mensuelle ou bimensuelle.
En plus de procéder régulièrement à des prélèvements, ce programme met également en place des méthodes sur la biologie moléculaire. Cela permet d’identifier et de déterminer la quantité et la présence des espèces de micro-algues toxiques. Ces méthodes ont lieu durant toute la saison afin de comprendre les conditions hydro-climatiques de développement de celle-ci : température de l’eau, vent, courantologie, etc.
Le programme de surveillance permet également de définir les seuils d’alerte selon la quantité de micro-algue ostreopsis. L’ARS a mis en place des kits de communication pour les professionnels de santé et les communes. Ils comprennent les affiches, les communiqués de presse, les FAQ et les réseaux sociaux.
Les mesures prises
Pour éviter la prolifération de la micro-algue ostreopsis, de nombreux pays prennent des mesures en équipant les stations de traitement des eaux usées domestiques avec un traitement complémentaire. Dans le cas de la Suisse, elle renforce le niveau d’épuration afin d’agir sur les micropolluants. Le coût de cet investissement s’élève à plus de 1 milliard de francs suisses. Quant à l’Allemagne, elle a investi plus de 1 milliard d’euro par an dans une stratégie nationale spécifique. Le projet consiste à équiper les stations d’épuration de plus de 5000 EH pour un traitement quaternaire.
Pour la France, les stations d’épuration ont été renforcées afin d’optimiser la lutte contre la pollution fécale, les microalgues et les algues vertes. Ce renforcement est complété par une meilleure répartition afin d’agir sur les dérivés du phosphore et de l’azote, constituant une partie de l’origine des problèmes. C’est le 2ème plan micropolluants 2016-2021 qui a pour objectifs la priorité sur la liste des polluants, la connaissance des microalgues à rejeter pour adapter la lutte. Enfin, ce plan vise à diminuer les émissions de cette micro-algue toxique.
Une étude démontre que la toxicité des micropolluants est due aux substances médicamenteuses contaminant les cours d’eau. Mais grâce à un investissement dans les systèmes d’épuration comme ceux de la Suisse, il y a moins d’impact des résidus de médicament. Ces systèmes comprennent l’osmose, l’ultra filtration, l’ozonification et les charbons actifs. L’idéal serait d’équiper les centres médicaux de ces systèmes d’épuration notamment les lieux de traitement en cancérologie.
En résumé, la micro-algue toxique Ostreopsis existe probablement depuis longtemps, mais aujourd’hui, elle est devenue toxique et provoque différents malaises. Pour ne pas être contaminé, il serait préférable d’éviter la plage et la mer surtout pour les personnes allergiques.